Petit résumé de l’histoire depuis le commencement.

Petit résumé de l’histoire depuis le commencement. Avec une vidéo qui raconte l’histoire de la continuité écologique et où l’on voit nos belles rivières et nos seuils.

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C’est en 2014. La préfecture, l’ONEMA, l’Agence de l’Eau, la Fédération de Pêche se sont tous unis pour nous dire que nous sommes propriétaires, non pas des jolis moulins sur le Job et le Ger, mais d’obstacles à la continuité écologique* et que nous sommes donc coupables d’empêcher les poissons de circuler, et aussi d’accumuler des sédiments derrière nos obstacles.

Nous apprenons que nous aurons un choix à faire: soit nous payons 20% du coût de la destruction de nos obstacles bien-aimés, soit nous payons 60% pour la construction d’une passe pour les poissons épuisés qui restent dans la rivière. Nous n’avons aucune idée du montant total, nous n’avons que les pourcentages, ce qui nous inquiète un peu.

Nous avons du mal à comprendre. Les aînés du village nous disent se souvenir de l’abondance des poissons dans la rivière. Comment est-il possible que les seuils soient responsables du manque de poissons, quand on sait qu’ils sont présents depuis des siècles? Serait-il plus probable que la pollution, la forte augmentation en eau prise à la source du Job, le réchauffement climatique, soient les véritables causes?

2015. Les propriétaires de seuils le long du Job et du Ger se réunissent. Nous créons notre association. Nous organisons une réunion publique. Nous contactons la presse. En même temps la fédération de pêche a un employé en charge du dossier « continuité écologique » à plein temps, temps qu’il utilise pour nous persuader de payer 500 euros pour une étude qui nous permettrait de connaître ce fameux montant dont nous serions obligés de payer le pourcentage. Et si on dit non? Nous serons alors exclus du groupe, isolés, et les travaux nous coûteront encore plus chers.

2016. Les études sont faites. Un exemple : pour l’effacement de la digue de Vivès 120 000 euros, pour l’aménagement 159 000 euros. Les aides ont augmenté. Il y a une promotion sur les destructions et elles sont entièrement offertes si on agit vite. Les passes ne sont soutenues qu’à 80% donc « que » 31 800 euros à payer par les propriétaires de la digue de Vivès …

Les partenaires viennent présenter les études à chaque propriétaire individuellement et nous expliquer comment et pourquoi faire ce choix entre deux choses que nous ne voulons pas. On se trouve dans nos cuisines ou en bord de rivière, face à un ou deux représentants de la DDT, de l’ONEMA, de l’Agence de l’eau, du bureau d’étude, de la Fédération de pêche et de la Communauté de Communes. Nous sommes systématiquement en infériorité mais nous posons des questions. Ils sont d’accord que la pollution, la prise de l’eau à la source, le réchauffement sont aussi des facteurs qui contribuent à la disparition des poissons. Mais ce ne sont pas des problèmes faciles à attaquer. On comprend que c’était plus facile de s’attaquer… à nous.

Les élus locaux nous écoutent. Ils votent la suspension du projet mais ça ne marche pas parce que, oups ! ce n’était pas leur projet. La restructuration de l’administration suite aux élections nous donne du temps…

2018. La nouvelle Communauté de Communes fait très gentiment augmenter les aides et nous proposent de les compléter à 100% et finalement on aura des passe-à-poissons que l’on ne veut pas et qui représentent une énorme dépense d’argent public pour rien. Mais c’est mieux que de payer des dizaines de milliers d’euros.

Mais enfin il n’y a pas de conclusion. Sauf peut-être pour le bureau d’étude qui a été grassement payé. Il y a deux communautés de communes concernées et elles ne se sont pas du même avis. Avec la restructuration, le syndicat mixte Garonne Amont est formé et ce sont eux qui nous diront la suite.

2019…2020 Long silence… Finalement c’est nous qui les contactons. Ils nous écoutent et ils nous invitent à participer à leur comité de pilotage. C’est bien. Il y aura une étude…

Karen, Février 2022

* Un obstacle à la continuité écologique peut aussi s’appeler un seuil, une chaussée, un saut, une retenue, un ouvrage mais apparemment pas une digue (le mot utilisé par les autorités et les habitants locaux).